La santé mentale des réfugiés, un problème négligé en Europe

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Un réfugié, un thérapeute et un interprète participent à une intervention de soutien psychosocial dans le camp de Pikpa, sur l’île de Lesbos
Un réfugié, un thérapeute et un interprète participent à une intervention de soutien psychosocial dans le camp de Pikpa, sur l’île de Lesbos © Neal McQueen/Irin

Hébergés dans un hôtel implanté au cœur d’une oliveraie sur l’île grecque de Lesbos, les réfugiés qui ont fui les violences en Syrie, en Irak, en Afghanistan et dans d’autres zones de guerre partagent les expériences qu’ils ont vécues et font le deuil de leur vie passée.

Une Syrienne hantée par le souvenir de la mort de son mari décédé d’un arrêt cardiaque au moment de passer la frontière turque avec leurs quatre enfants. Une Irakienne traumatisée par sa rencontre avec « le mordeur », un objet en métal utilisé par les militants du prétendu Etat islamique pour arracher la peau des femmes vêtues de façon inconvenante. Et Hayat, une autre réfugiée syrienne qui, arrivée à Lesbos, apprend que ses mains sont paralysées – un symptôme psychosomatique lié au trouble de stress post-traumatique (TSPT).

Ces femmes ne passeront que quelques jours sur l’île, puis elles reprendront la route vers le nord de l’Europe ; il est donc impossible de leur fournir un traitement clinique pour les aider à se remettre des traumatismes qu’elles ont vécus. Une équipe d’aide psychosociale de l’ONG (organisation non gouvernementale) israélienne IsraAid propose des stratégies d’adaptation à court terme pour les aider à accepter leur passé et préparer leur avenir.

« Quand ils arrivent détruits, nous leur disons : ‘Ecoutez, vous avez emmené votre famille en lieu sûr, vous pouvez poursuivre votre route’ », a dit Warda Alkrenawy, qui dirige l’équipe de psychologues et de conseillers bénévoles, dont beaucoup sont arabophones.

L’île de Lesbos a reçu 60 % des presque 130 000 réfugiés et migrants qui sont arrivés en Grèce depuis le début de l’année. Ici, comme dans d’autres zones en première ligne de la crise migratoire en Europe, l’urgence est d’offrir une aide de base, notamment de la nourriture et un abri aux nouveaux arrivants, ce qui veut dire que les soins de santé mentale ne peuvent être satisfaits.

Il n’y a pas de données disponibles sur le nombre de réfugiés installés en Europe et souffrant de traumatismes psychologiques résultant des conflits qu’ils ont fuis, mais une étude rendue publique par la Chambre fédérale allemande des psychothérapeutes en septembre dernier estime que jusqu’à la moitié des réfugiés vivant en Allemagne – la destination finale de bon nombre des migrants qui arrivent à Lesbos – ont des problèmes de santé mentale. Outre la dépression, le problème le plus fréquent est le trouble de stress post-traumatique (TPST). Mais l’étude souligne que seules 4 % des personnes qui souffrent de TPST bénéficient d’un traitement.

Traiter ou ne pas traiter ?

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