Namogo, en recherche d’emploi en France

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dans les locaux de résonances humanitaires

Depuis quand êtes-vous en recherche d’emploi ?

Je suis en recherche active d’emploi depuis le mois d’août 2015.

Êtes-vous passé par les circuits classiques avant de faire appel à Résonnances Humanitaires ?

Oui. En effet, j’ai commencé par m’inscrire chez Pôle emploi. Ensuite, ma conseillère Pôle emploi m’a intégré dans un programme de suivi-accompagnement portant sur le retour des cadres à l’emploi.

Ce programme m’a permis de sortir de l’isolement pour rencontrer d’autres cadres en situation de recherche d’emploi avec qui j’ai partagé certaines expériences. J’ai pu faire connaissance de certaines réalités du marché du travail en France, et précisément celles du secteur privé.

Par ailleurs, j’ai relevé que ma situation était très différente et assez particulière de celle des autres participants. En effet, ils étaient tous issus d’un secteur d’activité différent, n’avaient pas travaillé à l’étranger, n’avaient pas le profil et donc pas d’expérience humanitaire. Nous n’étions pas soumis aux mêmes réalités.

De là est née en moi la nécessité de me rapprocher d’une structure spécialisée dans la prise en charge, la réinsertion socioprofessionnelle et l’accompagnement des expatriés humanitaires de retour en France. Cette démarche m’a conduit chez Résonances Humanitaires.

Comment avez-vous connu l’association ?

Dans le cadre de ma formation à l’Institut Bioforce en 2006-2007, l’association Résonances Humanitaires nous avait été présentée.

Suite au programme d’accompagnement dont j’ai bénéficié avec Pôle emploi, j’ai été conforté au besoin de m’approcher d’une structure prenant en compte les spécificités de ma situation. J’ai donc contacté Résonances et j’ai reçu un très bon accueil au téléphone. J’ai envoyé mon CV par mail, puis un rendez-vous m’a été proposé pour me rendre dans les locaux à Paris.

À mon arrivée, j’ai été accueilli chaleureusement, d’abord par la chargée de mission puis par le Directeur de l’association, Éric Gazeau. Au bout de quelques minutes d’échanges, j’ai tout de suite compris que j’étais au bon endroit, un peu comme à la « maison ». Jamais je ne m’étais senti aussi bien compris depuis que j’étais en France.

J’avais enfin des personnes avec qui je partageais mes difficultés, mon expérience, avec qui j’avais des points essentiels en commun. Des personnes qui me comprennent et que je comprends également. Lors de ce rendez-vous, j’ai eu également un entretien d’une heure et demie avec une bénévole de Résonances Humanitaires, portant sur mes démarches de recherche d’emploi et la définition de mon projet professionnel. Je suis adhérent de Résonances Humanitaires depuis le 18 février 2016.

Comment se passe votre recherche à Résonances ?

J’ai intégré un groupe de travail de six anciens humanitaires. Nous nous retrouvons chaque mercredi de 10h à 12h dans les locaux de l’association à Paris. Une nouvelle thématique de travail est fixée chaque semaine par l’ensemble des participants avec des objectifs et des résultats à atteindre (préparation et simulation d’entretien, atelier d’écriture de lettre de motivation, relecture de CV, échanges d’expérience dans la recherche d’emploi, etc.). Un modérateur et un rapporteur sont désignés en début de séance par l’ensemble des membres et un compte rendu hebdomadaire permet de suivre les évolutions de chacun.

L’entraide et l’engagement sont les valeurs principales qui régissent ces groupes de travail.

L’association reçoit régulièrement les offres d’emploi des organisations, entreprises et administrations publiques partenaires puis les partage avec les adhérents par voie d’affichage mais aussi par email.

Qu’est-ce que ça vous apporte ?

Adhérer à Résonances Humanitaires m’a sorti véritablement de l’isolement dans lequel je me trouvais. Je suis enfin avec des personnes qui ont travaillé dans le même secteur d’activité que moi en expatriation et qui sont revenues en France. Je suis compris, et je réalise que je ne suis plus seul. À titre d’exemple, nous avons revu ensemble nos CV, et cela m’a permis d’affiner mon profil. Certaines offres d’emploi que je n’avais pas vu passer et qui cadrent avec mon profil m’ont été envoyées par d’autres membres du groupe et j’ai pu postuler.

En tant que membre adhérent à Résonances Humanitaires, je profite du réseau de l’association constitué des organisations, entreprises et administrations publiques partenaires, mais aussi des adhérents et des bénévoles de l’association. C’est de là qu’est venu mon premier entretien d’embauche.

Certains de mes dossiers de candidatures sont toujours en cours, et même si je n’ai pas encore été recruté, je garde l’espoir d’obtenir un emploi. Certains des membres de mon groupe de travail, qui étaient inscrits bien avant moi, ont trouvé un emploi.

Je bénéficie d’un coaching individuel avec une bénévole de l’association. Celle-ci m’accompagne et m’oriente dans mon projet professionnel et mes recherches d’emploi.

Des ateliers sont organisés régulièrement par l’association au profit des adhérents et ouverts aux employés des structures partenaires. À titre d’exemple, j’ai participé récemment à un atelier sur les « Réalisations probantes » qui s’est déroulé le mercredi de 9h30 à 13h00 dans les locaux de l’association. L’atelier avait pour objectif de permettre aux participants de :

  • dégager des exemples concrets pour illustrer son CV, enrichir sa lettre de motivation et communiquer de manière convaincante lors d’un entretien de recrutement ;
  • rendre ces réalisations convaincantes en présentant un résultat clairement identifiable.

Cet atelier m’a permis d’identifier certaines de mes réalisations marquantes, qui me serviront à valoriser mes parcours professionnels et personnels dans mon CV, mes lettres de motivation ainsi que lors des entretiens d’embauche.

Des rencontres dénommées « L’apéro de Résonances Humanitaires » se tiennent le troisième jeudi de chaque mois. C’est l’occasion :

  • de rencontrer et d’échanger avec des adhérents et des bénévoles de l’association ;
  • d’en savoir plus sur le fonctionnement et la mission de l’association ;
  • de partager un moment de convivialité et de faire grandir le réseau des anciens humanitaires.

L’adhésion à Résonances Humanitaires donne accès à de nombreuses autres opportunités telles que la possibilité d’être suivi par un coach professionnel dans l’élaboration et la mise en œuvre de son projet professionnel, des formations gratuites auprès de certains centres de formation professionnelle partenaires tels qu’Elegia…

Quel est votre parcours et que recherchez-vous actuellement ?

Mon parcours professionnel est le suivant :

J’ai commencé ma carrière professionnelle comme consultant formateur en informatique. Avec l’avènement de la crise politico-militaire dans mon pays, la Côte d’Ivoire, j’ai rejoint l’équipe de l’organisation Action contre la Faim à Bouaké en novembre 2003 en tant qu’assistant administrateur/logisticien. À la fermeture de la base, je suis passé au poste d’adjoint au coordinateur administratif en capitale. En septembre 2006, bénéficiant d’une bourse d’études du Ministère des affaires étrangères français, j’ai intégré la formation d’administrateur de la solidarité internationale à l’Institut Bioforce Développement à Lyon.

Cette formation a pris fin en juin 2007 et j’ai été aussitôt recruté par Handicap International.

Ma collaboration avec Handicap International s’est poursuivie de juin 2007 à mars 2015. J’ai occupé respectivement les postes de coordinateur administratif, d’administrateur de programme, de coordinateur de Services Support, successivement en République Démocratique du Congo, en Haïti, au Sud Soudan puis au Rwanda où j’ai passé trois ans et demi.

Désirez-vous rester dans le secteur humanitaire ?

Après un peu plus de 11 années passées dans l’humanitaire, je voudrais changer de secteur d’activité pour exercer dans le secteur privé sur un poste en lien avec mes compétences ; à savoir la logistique, l’administration, la finance ou les ressources humaines.

À défaut et seulement en dernier recours, trouver un poste en lien avec mon profil, au siège d’une organisation humanitaire en France.

Ce désir, cette volonté de changement résultent du fait que j’ai pris la résolution de consacrer du temps à ma famille maintenant. Ça n’était pas le cas avant. Un emploi stable en France me permettra de rester près de ma famille, de mon fils qui est maintenant âgé de 5 ans. Mes recherches d’emploi couvrent aussi bien la région de la Haute-Normandie que l’Île-de-France, avec la possibilité de mobilité sur d’autres régions.

Qu’attendez-vous d’une aide à la recherche d’emploi ? Quelles sont les difficultés majeures que vous avez rencontrées ?

La première difficulté à laquelle j’ai dû faire face était l’obtention de mon titre de séjour en tant qu’étranger désirant vivre et travailler en France. Je suis venu en France avec un visa de moins de trois mois pour des raisons professionnelles. J’ai sollicité et obtenu le titre de séjour qui me donne le droit de travailler en France.

La seconde difficulté majeure relevait du fait que je n’avais pas connaissance des réalités du marché de l’emploi en France et encore moins celui du secteur privé. J’avais jusqu’alors travaillé à l’étranger, avec une expérience professionnelle principalement orientée sur l’humanitaire. Je devrais donc trouver le moyen de transférer mes compétences humanitaires aux besoins d’entreprises du secteur privé.

Je citerai le problème de ressources. En effet, bien qu’ayant travaillé sous CDI de droit français, mon employeur ne cotisait guère pour moi chez Pôle emploi. Lorsque j’ai signé mon contrat en juin 2007, j’avais indiqué comme adresse de résidence la Côte d’Ivoire, par ignorance. J’étais donc disqualifié pour recevoir une indemnité de chômage de la part de Pôle emploi.

Du fait que je n’avais pas résidé en France durant les 5 précédentes années, j’étais également inéligible auprès de toutes les structures sociales. Depuis lors, je vis des économies que j’avais réalisées lorsque je travaillais pour assurer mes frais de vie en France, en attendant de trouver un emploi.

À mon arrivée en France, une personne avec qui j’ai échangé sur mon expérience et mon projet professionnel m’avait indiqué que les profils humanitaires et expatriés n’étaient pas très attractifs sur le marché de l’emploi en France. Même si je refusais d’y croire, cela m’inquiétait. Vous comprendrez dès lors l’espoir qu’a suscité en moi mon adhésion à Résonances Humanitaires.

Quelles seraient les améliorations à apporter au fonctionnement de Résonances Humanitaires ?

Je lance humblement un appel aux entreprises, ONG et administrations publiques afin qu’elles soutiennent davantage les actions de Résonances Humanitaires.

Elles peuvent le faire par des appuis de type :

  • Financier,
  • Mécénat de compétences,
  • Relations publiques,
  • Passerelles emplois,
  • Recherche et développement.

Ces appuis permettront à Résonnances Humanitaires de se développer davantage, de renforcer encore davantage la qualité de ses services et d’étendre ses actions à un plus grand nombre de villes et régions pour la réintégration socioprofessionnelle, la prise en charge, l’accompagnement des expatriés humanitaires de retour en France.

Mes remerciements vont à l’endroit des partenaires, des responsables, des bénévoles, des adhérents de Résonances Humanitaires.

 

 

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La rédaction de Grotius International.

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