Par Jean-Guy Vataux (MSF)
«Un trafiquant d’armes et un humanitaire sont dans un avion…» Ça commence comme une blague, ça n’en est pas une. Les ONG et les trafiquants d’armes utiliseraient les mêmes avions, certes pas en même temps mais parfois pour les mêmes destinations.
Un long rapport du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) précise même que «90% des avions-cargos identifiés comme faisant du trafic d’armes ont également été utilisés pour de l’aide humanitaire et des opérations de maintien de la paix entre 2004 et 2009».
En effet, peu de compagnies aériennes osent s’aventurer dans les zones de conflits. C’est un marché dangereux et restreint. Les clients qui ont à la fois l’intérêt et les moyens d’affréter les rares avions disponibles sont principalement les humanitaires et… les vendeurs d’armes.
Les ONG se passeraient bien de cette compagnie encombrante, c’est difficile et délicat. Difficile, puisque les compagnies aériennes se vantent rarement de faire du trafic d’armes. Délicat, car même en ayant connaissance d’éventuels agissements répréhensibles d’une compagnie aérienne, il n’est pas aisé de s’en passer faute d’alternative.
Pour y remédier, un site Internet d’information, ethicalcargo.org, vient de voir le jour. Il vise à fournir des informations sur les compagnies aériennes et maritimes qui transportent illégalement des armes, et à encourager les ONG à ne pas les affréter. L’objectif est d’encourager les premières à abandonner le trafic d’armes si elles souhaitent, à terme, bénéficier du marché humanitaire (…).
Grotius International
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